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Bruno Jay, docteur en philosophie est
professeur en Bourgogne
Résumé
de l'oeuvre et extraits sur: http://www.chalonsursaone.com/phenarete
Recension du livre
de Bruno Jay : Phénarète, Editions Pleins Feux,
décembre 1999, par Alain Vallée
(agrégé de philosophie).
La procréation
est-elle une bonne action ? Et faut-il féliciter Socrate
pour la naissance de son troisième fils,
Ménéxène ? Tel est l'enjeu du
Phénarète, petit dialogue aporétique
et anonyme où l'on voit Platon donner la réplique
à son maître. Ne serait-ce que pour la
particulière actualité de ce thème
éternel à une époque où
sexualité et natalité ne riment plus
forcément, il faut remercier Bruno Jay d'avoir, nous dit-
il, exhumé ce texte apocryphe des réserves de la
Loge.
Tout dialogue platonicien
nous convie à un banquet des idées qu'il faut
savoir déguster avec retenue et quelque
cérémonie. Durant ces quarante pages de pur
régal on retrouve toute l'alacrité et la vie des
œuvres originales : si Bruno Jay n'est point Platon, c'est
donc son frère, ou quelqu'un des siens, pour lui emprunter
ainsi son style.
En outre au cours de ce
divertissement sérieux et hautement spirituel, le lecteur
attentif, guidé par des notes savantes sans
excès, reconnaîtra maintes thèses du
vrai Platon qui le convaincront de la parfaite
fidélité en esprit du propos. il s'amusera au
passage d'entendre Phénarète, la mère
de Socrate, remarquer que son bavard de fils n'avait jamais autant
donné la parole aux femmes. Et lorsqu'elle aura
raconté l'histoire d'Er, fils d'Arménios, afin
que tout s'achève comme il se doit par un mythe,
à défaut de chanson, enfin il conclura avec
Platon que procréer n'est pas vraiment méritoire,
et encore moins condamnable.
Recension du livre
de Bruno JAY : Phénarète, Editions Pleins Feux,
décembre 1999, par Dominique Traglia
Platon aurait-il
écrit un dialogue sur le thème de la
procréation ? En signant son
Phénarète, Bruno Jay dément une telle
possibilité même s'il s'amuse dans son
introduction à semer le doute dans notre esprit. Il y
réussit d'ailleurs fort bien tant ce dialogue est
platonicien, aussi bien sur la forme - rendue très abordable
par un désir de vulgarisation - que sur le fond : un des
grands mérites de ce petit livre étant d'avoir
recensé dans tout le corpus platonicien les passages
où la question de la reproduction humaine est
abordée. Mais au lieu de les livrer tels quels dans un
article universitaire nécessairement un peu statique,
l'auteur a eu l'idée de les faire vivre dans un dialogue
écrit à la manière de Platon. A partir
d'un matérel relativement lâche et parfois
même contradictoire (découvre-t-on !), Bruno Jay
écrit un apocryphe d'une grande unité qui nous
fait découvrir un versant de l'oeuvre platonicienne
très mal connu - aucun travail sur ce thème
n'ayant été publié à ce
jour - bien que d'une extraordinaire modernité et d'un
intérêt évident. Certes, l'agencement
des arguments - qui sont tous tirés de Platon,
répétons-le - constitue une manière de
lecture subjective de Platon. Mais la subjectivité est ici,
comme le disait Ricoeur à propos du bon historien, une
subjectivité de qualité, une
subjectivité en sympathie profonde avec le sujet qu'elle
traite.
Un livre
précieux, agréable à lire, instructif
et qui donne à méditer.
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