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Kierkegaard en France au XX° siècle: archéologie d'une réception

Hélène Politis

       Editions Kimé

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Agrégée de Philosophie, Docteur d'Etat en Philosophie, Hélène POLITIS est Professeur à l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Sa thèse de doctorat d'Etat soutenue en Janvier 1993 à la Sorbonne, Le discours philosophique selon Kierkegaard (1735 pages), a reçu le Prix John Jaffé en 1994.

Le nom de Kierkegaard est aujourd'hui bien connu des français: "Ah, oui, le père de l'existentialisme!" ou encore: "Sa fiancée ne se prénomait-elle pas Régine? N'a-t-il pas été affreusement malheureux en amour?". Ou parfois: "le solitaire de Copenhague, l'original, l'isolé...". Et aussi: "Un non-philosophe ou même un anti-philosophe, un contempteur du système hégélien, précurseur de Nietzsche, frère en esprit de Rimbaud, de Van Gogh, de Dostoïevski, de Pascal - et de quelques autres". Pourtant, l'oeuvre de Søren Kierkegaard ( Danemark 1813 - 1855) mérite mieux que ces amalgames, ces approximations, ces jugements à l'emporte-pièce. Le présent ouvrage, résultat d'une longue et patiente enquête, retrace les principales étapes de la réception de Kierkegaard en France; documents à l'appui, il montre comment, au fil du XX° siècle, les malentendus autour de sa personne et de son oeuvre se sont accumulés, se confortant curieusement les uns les autres jusqu'à devenir "vérité avérée".

Dès 1835 Kierkegaard disait, avec une belle lucidité prémonitoire, que "suivre le chemin des commentateurs, c'est souvent faire comme ce voyageur qui se rendait à Londres: le chemin mène bien à Londres; mais lorsqu'on veut y aller, on doit se retourner". Retournons-nous donc ! Et reprenons à notre compte, pour notre plus grand bonheur, ces paroles de Constantin Constantius, l'auteur pseudonyme de la La répétition: "C'est un art d'être un bon lecteur, sans même parler du fait que c'est aussi un art d'employer du temps à le devenir".