Changements dans la violence

Essai sur la bienveillance universelle et la peur

Yves Michaud

Odile Jacob, mars 2002

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Le sentiment difficile à vivre et à comprendre est qu'il y a aujourd'hui à la fois moins de violence et plus de violence, que le monde est plus facile à vivre et plus impitoyable, que la bienveillance est la loi universelle mais que la haine se porte bien, que la sécurité est un droit mais que la peur règne.

Nous sommes dans l'après-guerre froide, la perspective de la révolution a disparu, l'insécurité met en péril la sociabilité, les médias sont notre mode obligé de rapport à la réalité - et notre puissance technique pour utiliser et contrôler la violence s'est vertigineusement accrue.

Nos sentiments et nos passions aussi ont changé. Nous, Occidentaux, débordons de bienveillance, de philanthropie en même temps que d'égoïsme et de correction politique - sans oublier les richesses qui nous embarrassent. Nous sommes obsédés par notre santé et avons une peur panique de la mort.

Le livre examine dans le détail ce qui a changé aussi bien dans les faits, dans les sentiments et les passions que dans les idées et théories et pourquoi, finalement, nous ne savons plus vraiment quelle place assigner à une violence qui reste notre vieux fonds d'inhumanité au sein de l'humain.

La première partie étudie les changements dans les faits au plan international comme au plan intérieur, en tenant compte du rapport aux médias et du rôle des instruments perfectionnés et des modes de gestion de la violence. Elle fait le bilan de tout ce qui a changé dans les données de la violence depuis une trentaine d'années, que ce soit en matière de guerre, de terrorisme, d'insécurité.

La seconde partie étudie les changements dans les sentiments avec lesquels nous vivons la violence : la bienveillance dont nous faisons preuve tout en étant égoïstes, la peur de la mort et des risques dans un monde obnubilé par la prudence, les précautions, l'obsession de la rationalité instrumentale et du calcul en face du défi des passions guerrières et de la fureur meurtrière.

La troisième partie étudie les changements dans les idées, les représentations et les modèles d'interprétation de la violence en partant de la philosophie politique classique pour graduellement étudier les philosophies de la violence et finalement la désorientation de pensées qui ne savent plus que faire de la violence tout en reconnaissant la place immense qu'elle tient.

L'ouvrage se ferme sur deux scénarios d'avenir, celui dit Fight Club Super Cannes et celui de l'Etat de droit cosmopolitique mais répressif.